Voici quelques informations-clés à retenir de l'article d'Adrianna Mendrek (2020) : « De la dépression à la maladie de Parkinson : le pouvoir curatif de la danse » paru sur le site franco-canadien : The Conversation.
« Quand un corps bouge, il révèle beaucoup de choses. Danse pour moi une minute, et je te dirai qui tu es. » (Mikhaïl Barychnikov)
Aujourd'hui on observe un accroissement des thérapies somatiques par la danse, car elles gagnent en crédibilité scientifique.
En effet des études récentes mettent en évidence les bienfaits de la danse et de la thérapie par la danse et le mouvement (TDM) sur la régulation émotionnelle, la fonction cognitive et la plasticité neuronale.
Qu'est-ce que la thérapie par la danse et le mouvement (TDM) ?
La TDM se sert de tout le corps (comme médium et message) pour accéder au plan non verbal et créatif.
Cela permet, pour divers publics, une meilleure compréhension et intégration de son état physique et/ou psychique, voir même d'atténuer certains symptômes indésirables de pathologies.
La TDM peut, par exemple :
Inclure la parole, différents types de musiques ou aucune
Se pratiquer en groupe, individuellement ou encore en couple
Faire danser les thérapeutes avec leurs participants ou non
Comporter un échauffement et une observation de l’état émotionnel, mental et physique
Travailler à partir d’un thème qui est apparu spontanément ou que le thérapeute a préparé
Se terminer par un ancrage (reconnexion avec le corps et à soi dans le moment présent)
Tout cela se fait avec le corps en mouvements ou immobile et il peut également y avoir un partage verbal, de l’écriture, du dessin...
Un effet positif sur la dépression :
Une des principales raisons qui incitent les gens à danser, c’est le désir de transformer leur état émotionnel pour ressentir plus de joie et de bonheur et réduire le stress et l’anxiété.
C'est pourquoi la danse-thérapie a mis l’accent sur l’interaction corps / esprit et sur la capacité de réguler ses émotions par des changements de postures et de mouvements.
En effet, l’exploration de nouveaux mouvements peut faire naître des perceptions et des sentiments nouveaux et donc un plus large éventail de possibilités dans une situation donnée.
Certains mouvements, nouveaux ou anciens, peuvent aussi faire remonter un contenu refoulé et permettre une meilleure compréhension de soi, de son environnement et de son histoire.
Une étude a examiné des mouvements improvisés complexes pour identifier des séries de mouvements qui peuvent provoquer des sentiments de bonheur, de tristesse, de peur ou de colère.
Suite à cela des techniques ont été créées et proposées pour modifier ces émotions comme traitement pour des adultes souffrant de dépression. En travaillant sur le corps pour apaiser les maux de l'esprit, cela libère les émotions les plus enfouies essentielles à appréhender.
Des bienfaits sur la maladie de Parkinson :
La danse nécessite l’apprentissage de séquences de pas et de mouvements dans l’espace en coordination avec la musique. Elle exige donc un engagement physique et cognitif important améliorant non seulement le tonus musculaire, la force, l’équilibre et la coordination, mais aussi la mémoire, l’attention et le traitement visuo-spatial.
Plusieurs études ont comparé les résultats obtenus après un entraînement physique conventionnel et un travail par la danse.
Résultats :
Sur 6 à 18 mois, après le programme de danse, il a été constaté des améliorations de l’attention, de la mémoire verbale et de la neuroplasticité chez les personnes âgées en bonne santé, par rapport à l'entraînement sportif.
Après 40 semaines, il a été observé des améliorations de la mémoire et des fonctions cognitives chez les personnes âgées souffrant d’une légère déficience cognitive.
Concernant la maladie de Parkinson, 7 essais comparant les effets de la danse-thérapie à des interventions non liées à la danse ont révélé que la danse était particulièrement bénéfique pour les fonctions exécutives, qui permettent de planifier, d’organiser et de réguler nos actions.
Modifications de la structure du cerveau :
La danse met en action de vastes zones du cortex cérébral et de nombreuses structures cérébrales profondes.
En effet, des études ont démontré des modifications dans la structure du cerveau à la suite d’un travail avec la danse ; notamment des structures cérébrales jouant un rôle dans la mémoire, dans le contrôle moteur ainsi que dans la communication entre les 2 hémisphères du cerveau.
Ces études montrent donc l'utilité d’appliquer la danse et la TDM pour divers troubles neurologiques et psychiatriques, tels que la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et les troubles de l’humeur, mais également pour la population en général.
De nouvelles façons de sentir et de percevoir le monde :
La danse a donc un puissant effet sur le corps humain et la psyché. Les sensations, les perceptions, les émotions et la pensée influent sur notre corps et la façon dont nous bougeons. En observant le corps, nous pouvons déceler des états mentaux.
À l’inverse, notre posture et nos mouvements ont le pouvoir de transformer l’état mental, de faire remonter des souvenirs refoulés, de libérer la spontanéité et la créativité, de réorganiser le cerveau.
De nouvelles façons de bouger et de danser permettent donc de ressentir et de percevoir le monde autrement, d'apaiser l'esprit et de libérer nos émotions les plus enfouies...
Mots-clés : Danse, Dépression, Emotions, Mouvements, Plasticité cérébrale, Thérapie, Parkinson
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